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1958, le Noël de David Bowie qui a peut-être tout changé

Rédaction : Daniel Lesueur le 10 décembre 2018

La carrière de David Bowie a peut-être commencé il y a 60 ans, lorsque son père lui offre un piano pour Noël. Mais les débuts du jeune Jones n'ont pas été faciles.

1964-1969, trop éclectique, la future superstar du anglais a eu bien du mal à percer.

Partagé entre diverses disciplines artistiques, trop sûr de lui, le , qui se cherche, publie plusieurs singles d'un intérêt discutable. C'est l'échec !
C'est dans les faubourgs de Londres que David Jones voit le jour, le 8 janvier 1947. Il est le fils d'un père cordonnier et d'une mère ouvreuse dans un cinéma pornographique. La famille Jones est très pauvre ; David se rappelle de son cadeau de Noël habituel : une orange. Jusqu'à ce jour de Noël de l'année 1958 où son père peut quand même lui offrir... un piano. L'année suivante, sa mère ramène un saxophone à la maison, l'instrument chéri de David.

En 1962, à la suite d'une dispute avec le musicien George Underwood à propos d'une jeune fille, David se retrouve à l'hôpital : la rixe a mal tourné, son œil gauche est en sang et doit subir une opération d'urgence sur les deux yeux qui durera plusieurs heures. C'est à la suite de cette mésaventure que David a les yeux vérons.

Un étudiant qui s'éparpille un peu...

David étudie à la fois le mime (avec comme professeur le célèbre Marcel Marceau), les arts graphiques et le bouddhisme. Sans oublier de pratiquer la Pop music. L'artiste se définit comme "créateur généraliste". Dès 1964, il tente de se faire connaître sous son propre nom, Jones, et monte son tout premier groupe de rock, David Jones And The Lower Third qui devient rapidement plus tard The Buzz (Le Bourdonnement) en raison du nom peu long à mémoriser. Par la suite, la formation change à nouveau et plusieurs fois de nom pour s'appeler The Kon-Rads, The Manish Boys et enfin The Kingbees au sein desquels il se fait appeler Dave Jay ou Davie Jones.

Mais le succès est absent.

Les 45 tours issus de ce groupes rock anglais aux appellations diverses, devenus aujourd'hui des objets payés à prix d'or par les collectionneurs bien que disponibles en permanence sur CD, n'obtiennent pas le moindre succès ; il faut reconnaître qu'aucun ne méritait d'entrer au hit-parade. "The Laughing Gnome", notamment, est certainement l'un des plus mauvais singles des années 60 !

Un comportement immodéré

Bien avant d'être célèbre, David se conduit vis-à-vis des médias comme s'il était déjà une star. En 1965, sous le nom de Davy Jones, il a l'opportunité de passer à la BBC (télévision) avec son groupe les Manish Boys... à une condition : il doit passer chez le coiffeur pour raccourcir un peu la longueur de ses cheveux. Hors de question pour le jeune artiste qui déclare qu'il ne les couperait même pas pour rencontrer le Premier ministre Harold Wilson !

Dépité, il abandonne provisoirement le rock en 1967 et 1968

Autre source de tracas : son pseudo car il existe déjà deux autres chanteurs qui portent le nom de Davy Jones. L'un est un chanteur noir de Rhythm'n'Blues, tandis que le second est la vedette du groupe américain The Monkees.
C'est en s'inspirant de la marque de couteaux américains qu'il choisira finalement le nom de Bowie.

Space Oddity

Prendre du recul pendant deux années était une excellente idée, mais à l'automne 1969, la presse britannique accueille étrangement son nouveau 45 tours. : le très respecté Melody Maker, dans son édition du 11 octobre, le définit comme une "mixture de Dali, de 2001 et des Bee Gees". Peu importe ! C'est le public qui décide.
Après cinq ans de galère, avec "Space Oddity", le succès se manifeste et prend la forme d'un hit certes un peu opportuniste, puisque 1969 est l'année où l'homme posa, pour la première fois de l'histoire, le pied sur la Lune. Du coup, il était malin de chanter "Space Oddity", chanson hommage à la conquête de l'espace et en même temps référence au film “2001, l'Odyssée de l'Espace” de Stanley Kubrick. Dans la foulée, enregistre une version en italien, sous le titre "Ragazza Sola, Raggazzo Solo".

Le look avant tout

Très attaché à son image, il sait pertinemment que c'est grâce à elle qu'il peut devenir une idole. Ainsi, David Bowie deviendra le premier chanteur décadent, n'hésitant pas à fréquemment s'habiller en femme, se teindre les cheveux en jaune, orange ou vert, et ce dès l'année 1970. Dès lors, il sera à l'origine des modes et se retrouvera à la une de tous les journaux... pour de longues, longues années à venir.

Daniel Lesueur.

Document sonore rare : l'interview de David Bowie en 1966 réalisée au Marquee. l'interview de David Bowie en 1966 réalisée au Marquee.