On retrouve plus loin sur « Instant Destiny » ces claviers très en avant, un refrain un peu forcé presqu'irritant à la longue mais on se réveille tout de même sur « Borderline » avec son rythme binaire, sa flute et sa mélodie accrocheuse. Mais le titre confirme que l'album est définitivement plus contenu, plus retenu, extravagances et débordements semblant bridés. « Posthumous Forgiveness » prend pourtant le contrepied de ma dernière phrase car si le titre débute au ralenti, comme une ballade sereine et mélancolique aux poussées de fièvre intermittentes, où la voix de Parker est haut perchée et trafiquée, il prend en son milieu un virage radical. C'est après un court interlude, un deuxième titre enchainé au premier qui débute. Changement radical avec l'excellent et disco « Breathe Deeper » qui devrait être un tube assuré. Hyper entrainant avec ses claviers tournoyants, son refrain aérien et ses voix superposées, le morceau rentre immédiatement en tête. Nouveau changement d'atmosphère avec le très folktronica « Tomorrow's Dust » qui conjugue électro et guitare folk cristalline avant de s‘envoler dans l'espace pour un trip qui constitue un des sommets du disque, et dont Parker a le secret, que survolent et galvanisent ce dont on ne sait pas bien s'il s'agit de claviers, de guitares voire de cuivres. Avec ce morceau, l'album prend définitivement sa vitesse de croisière et répond aux attentes de sensations fortes. C'est aux expérimentations merveilleuses d'Animal Collective que fait irrésistiblement penser « On Track » à la fantastique introduction en apesanteur, quelque peu alourdie par la suite par des claviers clinquants et appuyés. « Lost In Yesterday » ramène le disque à plus de légèreté et à une mélodie à nouveau hyper accrocheuse. Nouveau hit en perspective avec ce morceau à la structure plus classique avant une nouvelle incursion vers le disco avec « Is It True » et sa grosse basse élastique. Le morceau fait irrésistiblement taper du pied mais peine cependant à convaincre totalement tant les références sont visibles : on se croirait presque parfois chez Earth, Wind and Fire. Même chose pour « It Might Be Ttime » qui malgré ses sirènes nous renvoie en territoire déjà foulé récemment par MGMT. Le son est par ailleurs un peu trop mastoc, la batterie et les claviers pachydermiques. Pas grand-chose à retenir non plus de « Glimmer », certainement le titre le plus anodin, d'une banalité et d'une fadeur jamais entendues chez Tame Impala. Et je suis enfin très partagé sur le dernier titre de l'album « One More Hour » qui va chasser sur des terres presque progressives mais surtout et malheureusement du côté d'horribles groupes tels Toto avec ces riffs de guitares qui pèsent des tonnes. Le morceau cultive cependant une vraie complexité, alternant les ambiances, évoquant même parfois Supertramp dans ces instants les plus en suspens. L'indigestion n'est cependant jamais loin et il faudra attendre les deux dernières fantastiques dernières minutes du titre pour faire passer la pilule.