Avec « The Car », Alex Turner a trouvé sa voie et sa voix. Cette fois-ci, on peut l’aimer sans réserve, tant les 10 titres sont excellents et composent ce qui est à coup sûr le meilleur album des Arctic Monkeys et l’un des meilleurs de l’année.
Certains diront qu’ils n’ont plus l’énergie des débuts mais c’est ne pas voir que désormais ils mettent leur énergie ailleurs. Dans l’échafaudage de compositions complexes et subtiles qui ne se livrent pas d’emblée mais se méritent et se révèlent dans leur sérénité, leur apaisement. La pochette, superbe, de l’album donne le ton. La présence de cette voiture, qui donne son titre à l’album, sur ce toit d’immeuble, est aussi incongrue et surprenante que ce qu’est devenue la musique du groupe et pourtant participe à un tableau dont les lignes sont harmonieuses et maîtrisées.
Il suffit de se laisser emporter par les cordes et l’orchestration majestueuses de « There’d Better Be A mirrorball » brisées l’espace d’un instant avant de régner à nouveau. Les pulsations de la basse, les envolées de cordes tissent un écrin à la voix d’Alex Turner qui se rêve en crooner désuet tout en livrant une performance vocale de haute volée. Sur « I Ain’t Quite Where I Think I Am » les chœurs giclent, la basse pulse et la guitare s’insinue par toutes les failles de cet immense titre qui sonne comme un disco-funk moite sous Valium. On y croise le fantôme de Bowie période « Youngs Americans » (1975) tentant d’apprivoiser la soul de Philadelphie. Mais très vite de sombres nappes de clavier lancent « Sculptures » qui, petit à petit, s’extirpe du marécage pour s’élever et s’éclairer au fur et à mesure que rentrent les différents instruments. Turner, quant à lui, est toujours au sommet de son art et chante mieux que jamais. « Jet Skis On The Moat » lui permet, par son atmosphère apaisée et sereine, de briller de toute sa classe. Le morceau est nimbé d’une mélancolie qui évoque une fin de fête quand les lumières se rallument et que chacun revient peu à peu à la réalité. C’est par un chef d’œuvre absolu que la face 1 se termine. « Body Paint » quasi Beatlesien, au final époustouflant, est dominé de la tête et des épaules par la voix haut-perchée de Turner. On ne quittera désormais plus les sommets.
Chill Sur 11 janvier 2023 à 15 h 22 min
Se cacher derrière la nécessité d'avoir de la patience, quel ramassis de connerie ! Assumez entièrement votre prétention et mettez-vous au jazz et au vin blanc.
Christophe Billars Sur 13 janvier 2023 à 9 h 40 min
J'adore le jazz et le vin blanc (ah bon, c'est une caractéristique des gens prétentieux?) , un peu moins les gens agressifs qui n'ont aucun argument pour critiquer un album qu'ils n'aiment pas. Dommage, cela aurait pu être constructif. Et "conneries" prend un "s". Bonne journée et doucement sur le gros rouge.