Grâce à « Mes disques de A à Z », bien que modeste chronique, je me retrouve parfois à découvrir un album, un groupe que j’avais oubliés, voire, comme c’est le cas ici, à côté desquels j’étais totalement passé.
The Beta Band est un groupe écossais formé en 1996 par John Maclean, Richard Greentree, Steve Mason et Robin Jones. Groupe culte par excellence, adoubé par Radiohead et Oasis, Beta Band est une machine à expérimenter, à trifouiller, à bidouiller les sons. Leurs influences viennent du folk, du hip hop, du psychédélisme pour un résultat étonnant et détonnant.
Ce n’est d’ailleurs même pas un album que ce « The Three E.P.’s » du Beta Band mais la compilation, sortie en 1998, de leurs trois premiers EP publiés entre juillet 1997 et juillet 1998 : « Champion Versions, The Patty Patty Sound et Los Amigos del Beta Bandidos ». Les titres font penser à une première mouture du folktronica que développeront les sorciers de Tunng des années plus tard. Souvent quasi instrumentaux et répétitifs, basés sur des guitares entrelacées, rehaussées de claviers discrets, les morceaux embarquent l’auditeur dans un voyage ouaté et hypnotique qui prend son temps et s’étire sans se soucier des formats pop habituels.
On ne se lasse pas de ce « Dry The Rain » intemporel et tant de fois copié qui ouvre l’album. Son beat languissant, presque fatigué, nous entraine dans un voyage envapé et pourtant curieusement bien ancré dans le sol avec ses guitares acoustiques et slide qui lui donnent son côté artisanal. Dans ce long titre au ralenti, The Beta Band excelle, remet au goût du jour les dérives hippies à la sauce trip hop et suit le chemin déjà emprunté par Primal Scream.