En ces 80’s finissantes, je profite de ma vie étudiante grenobloise, entre les bancs de l’Université Stendhal, les cafés, les soirées entre copains, occasions multiples et toujours renouvelées de découvrir des disques, des artistes, dans une quête incessante de nouvelles émotions musicales.
La vague Mano Negra de l’époque me laisse assez froid, leur musique pourtant bouillonnante et festive ne me touche pas, ne m’intéresse pas. Il semble que la pop vive une transition, un entre deux, que l’on va vivre un renouveau sans que l’on sache très bien d’où il pourrait bien venir. En effet, les cendres de la new wave ont refroidi et certaines productions technoïdes peinent à susciter l’enthousiasme. Un groupe venu d’Islande fait pourtant parler de lui, emmené par une chanteuse à la voix si particulière et au nom imprononçable : Björk Guomundsdottir. Le groupe s’appelle The Sugarcubes et sa musique rafraichissante fait souffler un vent exotique à sa façon sautillante. Je ne sais d’ailleurs pas ce que j’ai bien pu faire depuis de leur deuxième album « Here Today, Tomorrow Next Week » (1989), plus original que vraiment bouleversant. Qui aurait pu imaginer que cette Bjork allait connaître 4 ans plus tard un succès aussi immense qu’inattendu ?
Ce sera en 1993 son premier album solo, au nom évident de « Debut », des débuts fracassants, pour celle qui allait devenir une des artistes importantes de la fin du millénaire, qui va lancer véritablement sa carrière. Je dois tout de suite avouer que, bien que reconnaissant l’immense qualité de cet album, son incroyable originalité, ses compositions sans faille, sa modernité toujours à l’œuvre 30 ans après, j’ai toujours eu du mal à être véritablement touché sans véritablement comprendre ce qui, dans cet album et la musique de Björk en général, et à quelques exceptions notables près, m’empêchait de me sentir chez moi.