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Écoutez l'album de Ralfe Band "Achilles was a hound dog"

Rédaction : Christophe Billars le 19 septembre 2023

Vous n’aviez jamais entendu parler d’Oly Ralfe et de son Ralfe Band ? Je vous rassure, moi non plus. Enfin jusqu’à récemment et une critique de son dernier album « Achilles was a hound dog » publiée sur la merveilleuse et indispensable revue Magic RPM.

Originaire d’Oxford, Oly Ralfe et un auteur, compositeur, interprète ici soutenu par Emma Faulkner qui vient prêter sa voix superbe et sa guitare à des chansons aussi subtiles qu’inspirées de bout en bout. Les arrangements sont riches mais jamais étouffants – nombreuses guitares électriques et acoustiques, percussions, saxophone, violoncelle, bois – tous viennent illuminer des compositions d’un niveau très élevé qui sont, à l’image du patchwork aux teintes variées de la pochette, à la croisée de plusieurs genres comme la pop, le folk voire le rock hypnotique à la Velvet Underground.

C’est le label Bordelais Talitres qui héberge The Ralfe Band, gage de qualité quand on sait qu’on y retrouve des artistes aussi divers et talentueux qu’Emily Jane White, Destroyer, François and The Atlas Mountains, Motorama, Rozi Plain, Swell, Thousand, The Wedding Present et bien d’autres.

Le premier titre suffit pour convaincre qu’on tient là un disque réussi car on n’affronte pas « Pale fire », peut-être le grand titre pop de l’année, absolument irrésistible même après 50 écoutes. Tout y est parfait : intro à la Midlake, chant légèrement vrillé à la Stephen Malkmus – on pensera souvent à Pavement sur l’album, versant pop. Ici la montée progressive du morceau, jusqu’au final grandiose avec les chœurs d’Emma Faulkner, bouleverse. C’est le genre de titre qui nous fait nous sentir à nouveau adolescent quand on prenait sans filtre les chansons en plein cœur.

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Difficile de ne pas faire pâle figure après un tel sommet mais le très Lou Reedien « Momentary collapse » y parvient sans peine, déroulant, tout en douceur, une mélodie qu’on a l’impression d’avoir toujours connue. On plane toujours à très haute altitude avec « Sirens », titre à la fois ultra léché et léger dans lequel le piano tient la dragée haute aux guitares et suit la voix toujours parfaite d’Oly, doublée par les chœurs d’Emma.

« More than enough » illustre parfaitement toute la décontraction dont Ralfe Band est capable. Sa ligne de basse accrocheuse accompagnée d’une guitare folk, sa mélodie encore parfaite s’insinuent petit à petit dans le cerveau, presque à l’improviste. On plonge alors dans l’instrumental quasi onirique du très court « Scissorlock » avec cuivres, instruments à vent et vibraphone pour en émerger dans « Ancients », titre très dépouillé qui n’est pas sans faire penser à Luna, le groupe indie originaire de New York, tant la voix d’Oly évoque celle de Dean Wareham. Des claviers tournoyants et une rythmique très vive apportent de la légèreté à la tonalité mélancolique générale du morceau. Le titre clôt la face 1, quasi parfaite, tant on ne voit pas de titre faible.

Et ça repart de plus belle avec le titre éponyme « Achilles was a hound dog » tout en décontraction. Les chœurs sont toujours aériens, les claviers légers, le gimmick tortueux de guitare s’insinue en vous et le refrain est impeccable. Pendant « A thousand miles away », titre alangui qui n’est pas sans rappeler The Coral, on se dit qu’Oly Ralfe a vraiment le chic pour trouver des mélodies dont on ne perçoit pas de suite le potentiel mais qui agissent comme une drogue à action lente.

Piano et chœurs vaporeux accompagnent ensuite un violoncelle sur l’instrumental très cinématographique et mélancolique qu’est « Octobermen ». « Looking for Eureka » apparait peut-être un peu plus faible en comparaison, évoquant l’atmosphère d’un western et prend des airs presqu’hispanisants avant d’être poussé par un saxophone inédit jusqu’alors. Le titre devrait cependant bien vieillir. « A day a week a month a year » n’a besoin de rien pour convaincre. Cette belle ballade acoustique proclame: « To you love come easily / To me as a surprise »; en effet, cet album est une divine surprise. On termine avec le plus enlevé et inspiré « Howl » auquel la merveilleuse voix fragile et vrillée d’Oly Ralfe apporte cette mélancolie qui traverse tout l’album. C’est sûr qu’on est loin des « Lacs du Connemara » !
Bon ne tergiversons pas, cet album est totalement hors des modes et donc intemporel. Très bonnes chansons, superbement habillées, que demander de plus ?

Retrouvez les chroniques de Christophe Billars également sur son blog Galettes Vinyles

Auteur
christophe billars

Passionné de musique, lui-même musicien, compositeur et parolier. Sur Poptastic, Christophe livre régulièrement des critiques affûtées sur les albums d'artistes britanniques ou en rapport avec la scène musicale britannique.