Memorials – Memorial waterslides
Certains se souviennent peut-être, ce n'est pas mon cas, du groupe de filles Electrelane. D'autres plus nombreux certainement ont aimé à la charnière des années 70/80 Wire et son post punk implacable. Memorials est formé par la chanteuse des premières - Verity Susman - et par le guitariste des seconds, Matthew Simms. Leur album « Mémorial Waterslides » nécessite que l'on soit prêt à effectuer un plongeon dans des eaux troubles et inquiétantes. Mais il est suffisamment excitant, parfois, surprenant, toujours, pour avoir sa place dans cette chronique.
L'album débute par 3 titres absolument imparables. « Acceptable Experience » ; « Lamplighter » et « Cut It Like A Diamond » constituent une entrée en matière parfaite, forgés dans une pop sautillante et légère, sous influence Krautrock, emmenés par la voix blanche de Verity Susman, par une basse élastique et des claviers qui les nimbent d'une auréole psychédélique. Le mélange est extraordinaire surtout que ces titres prennent sur la longueur des directions inattendues et s'échappent dans le cosmos.
À l'image de ces trois locomotives, c'est l'album tout entier qui, dès lors, sort des sentiers battus et devient totalement inclassable. Expérimental à base de collages sonores sur « Memorial Waterslides II », dub spatial sur « Book Stall », presque free jazz sur « False Landing », aux relents ambient sur la première moitié de « I Have Been Alive » qui se termine comme du Stereolab, jusqu'à la ballade finale en apesanteur « The Politics Of Whatever ». Un album parfait pour ceux qui recherchent de l'inédit et de l'aventure auditive.