Qui aujourd’hui connait American Music Club et son fondateur Mark Eitzel? Combien parmi ceux qui connaissent ce groupe l’avaient oublié ?
Je m’inclus dans la 2ème catégorie car sans cette chronique américaine, il est possible que je n’aie jamais ressorti les deux albums que je possède. Comme souvent, c’est sur la foi d’une critique dithyrambique, certainement des Inrockuptibles, quand ce journal - c’était il y a longtemps – nous faisait découvrir tant d’artistes passionnants.
Pour situer rapidement ce « Club de musique américaine » (quel nom de groupe génial !), fondé par Mark Eitzel en 1983, on peut dire qu’il représente l’archétype du groupe sous-estimé de losers magnifiques n’ayant jamais connu le grand succès mais adulés par un cercle restreint d’afficionados. Le son chaleureux et boisé du groupe à base d’instruments classiques du folk américain, enveloppé par la voix chaude et légèrement voilée de son leader, en fait tout le charme. Mais il ne serait rien sans le talent de songwriter d’Eitzel. Ses mélodies ne se donnent pas facilement, ne cédant jamais à la facilité et atteignent du coup un côté intemporel, hors de toutes les modes.
Rien de mieux pour s’en convaincre que l’excellentissime « Mercury » leur album de 1993 à la pochette mystérieuse.