Michael Kiwanuka - Small Changes
Quelques notes de guitare, des choeurs soyeux et une énorme ligne de basse chaude et ronde ouvrent « Floating Parade », magnifique premier titre du nouvel album du roi de la soul moderne qu'est devenu Michael Kiwanuka.
Après deux albums exceptionnels « Love & Hate » (2016) et « Kiwanuka » (2021) (lire la critique sur Poptastic ici), ce « Small Changes » installe définitivement son auteur au sommet. Plus apaisé que son prédécesseur, l'album propose 11 compositions d'une qualité exceptionnelle, mises en valeur par des arrangements d'une grande sobriété. Tous les ingrédients de la soul sont présents à travers des choeurs d'une suavité extraordinaire, le piano limpide, l'orgue qui enveloppe et bien entendu la voix de Michael Kiwanuka. Celui-ci est le fils d'Ougandais ayant fui le régime d'Idi Amin-Dada et a grandi à Londres. Cette double culture s'entend dans sa musique fidèle à la soul et aux racines africaines mais qui a aussi un pied dans le folk voire dans la pop anglaise comme sur l'incroyable « Lowdown Part II », un instrumental dont on jurerait que le solo de guitare est joué par David Gilmour tant l'influence de Pink Floyd s'y fait sentir.
La production est assurée par Brian Burton alias Danger Mouse (Broken Bells, Red Hot Chili Peppers, Adèle, Parquet Courts, U2, Black Keys, Gorillaz, Gnarls Barkleys, …) et Inflo (Sault, Adèle, Little Simz, …) et jamais celle-ci ne prend les devants. Pas de poudre aux yeux, de gonflette, les chansons n'en ont pas besoin, il suffit de leur fabriquer un écrin pour les faire briller encore plus. Et les perles se succèdent sous la forme de balades soul mélancoliques, toutes aussi somptueuses les unes que les autres, portant avec classe leur costume de futurs classiques. C'est simple, il n'y a rien à jeter, on vole à si haute altitude que je suis bien en peine de choisir un titre. Le plus simple est de prendre la première du disque, tout le reste est du même tonneau.