Revisiter sa discothèque, dans l’ordre alphabétique ou pas, a ceci de bon que cela permet de découvrir des albums qu’on n’avait, à l’époque, pas pris la peine d’écouter attentivement voire pas pris la peine d’écouter tout court. Ce « It’s What I’m Thinking: Part One Photographing Snowflakes » de Badly Drawn Boy de 2010, quasiment son dernier album, en fait partie.
En effet, c’est quasiment une découverte pour moi à l’occasion de la rédaction de cette chronique et la surprise s’avère plutôt réjouissante. J’avoue par ailleurs ne rien connaître de cet artiste, il était donc temps de s’y intéresser.
Sur la pochette constituée de collages, l’anglais apparait avec une barbe et un bonnet qui font forcément penser au Bruce Springsteen de l’époque de « Born To Run » (1975). Si Badly Drawn Boy, de son vrai nom Damon Cough, partage - outre son couvre-chef et sa pilosité faciale - quelque chose avec le patron du New Jersey, c’est sans aucun doute sa capacité à susciter l’émotion avec de belles ballades hantées et dépouillées qui constituent l’essentiel de ce bel album.
En effet, pas grand-chose à redire à ces titres quasi folks, aux arrangements soignés, tels «In Safe Hands » ou le très beau « The Order Of Things » dans lesquels la voix de Damon Cough, légèrement réverbérée semble nous envelopper d’une douce chaleur. On retient également les cordes en apesanteur de « What Tomorrow Brings », la douce « You Lied » et ses stries de guitares, la gentiment soul « This Electric » et le magnifique « This Beautiful Sea » qui vient clore l’album.