Malgré le fait que son nom ne vous dit probablement rien, Kevin Ayers est loin d’être un inconnu dont l’album se serait égaré dans ma discothèque.
Récemment décédé, ce guitariste et chanteur né en 1944 en Angleterre, fut en effet un des membres originels de Soft Machine en 1966 avec Daevid Allen (qui formera Gong ensuite), Mike Ratledge et surtout le fameux Robert Wyatt. Ayers compose et chante sur le premier album du groupe " The Soft Machine " qui sortit en 1968. Il quittera Soft Machine après cet album inaugural pour se lancer dans une carrière solo.
" Bananamour " est son 4ème album. Il sort en mai 1973. Sous sa pochette et son titre assez délirants, on retrouve cependant Robert Wyatt venu faire quelques chœurs, Mike Ratledge qui joue un peu d’orgue mais aussi Steve Hillage de Gong. C’est avec bonheur que l’on peut (re)découvrir un album qui n’a pas pris une ride et comporte 9 titres d’excellente facture. Le disque s’articule autour de son monument massif et central de 8 minutes, d’une liberté totale, au psychédélisme contrôlé intitulé " Decadence " qui se pose en chef d’œuvre des 70’s. Le morceau est une évidente relecture du Velvet Underground et et les arpèges d’Ayers serpentent au milieu de sonorités envapées. Ayers, dans ses notes de pochette, y avoue avoir été inspiré par Nico. Attention, trip assuré.