Quand on annonce l'arrivée d'un dernier album de Paul McCartney titré « McCartney » suivi d'un chiffre romain, l'attention est plus forte que pour une autre livraison de "Macca". C'est un peu comme un fil rouge dans sa carrière et cela crée une sorte d'événement particulier.
Au-delà d'un événement international, ce qui lui donne une dimension encore supplémentaire, on sent que c'est le truc à part. Les journalistes du monde entier spécialisés (ou pas) s'empressent de mettre l'objet au-dessus de la liste afin d'être les premiers sur le coup. Pourtant l'ex-Beatles est à la tête de plus d'une trentaine d'albums et de dizaines de singles. Alors pourquoi cet estampillage spécifique provoque-t-il cette impression d'exceptionnalité dans le monde du Rock anglais et de la musique en général ?
La première raison de cet engouement, peut-être faut-il la chercher du côté des dates de sorties de ces albums en solo : le premier « McCartney » est sorti en pleine séparation des Beatles en 1970, premier choc dans la vie d'artiste de PMc (pas forcément apprécié à l'époque par ses 3 collègues qui voyaient une sorte d'opportunisme en pleine tempête médiatique).
Le second, le « McCartney II », arrive 10 ans plus tard juste avant la fin des Wings, le groupe qu'il avait monté un peu comme une entreprise familiale avec sa femme d'alors, Linda McCartney. Malheureusement ses expériences sur les boîtes à rythme et autres synthés au détriment d'un Rock plus classique auraient eu raison des dix années du groupe. Cela dit, respect tout de même car en une décennie, le groupe a enregistré 7 albums et une trentaine de 45 tours dont les fameux « Mull of Kintyre », « Band on the Run » ou encore « Live and Let Die » thème du James Bond du même nom. Rien que ça. Et puis il y a eu cette expérience bouleversante que Paul McCartney a du vivre lorsqu'il s'est retrouvé en prison une dizaine de jours après que la douane japonaise ait retrouvé un peu de weed dans ses bagages... Résultat des courses : en plus de la prison, les dates de la tournée nippone annulées et tout ce qui s'en suit. Enfin, il y a eu le sinistre 8 décembre 1980 marqué par l'assassinat de John Lennon. Ça fait beaucoup.