« Classique instantané » (NME) – « Le groupe le plus hype du moment » (Télérama) – « Le phénomène pop-rock de l'année » (Marianne) – « Album détonnant, écho générationnel » (Libération) – « Premier album idéal » (Les Inrocks), couverture de Rock & Folk, album de la semaine de MagicRPM et j'en passe, parmi les critiques dithyrambiques glanées ici et là dans la presse spécialisée ou pas concernant « Wet Leg » premier album du groupe anglais du même nom. Il n'en fallait pas plus pour attiser ma curiosité car on en a connu des « meilleurs nouveaux groupes du monde de la semaine oubliés 6 mois plus tard » n'est-ce-pas ?
Mais d'abord qui est Wet Leg (jambe mouillée ?) ? Il s'agit d'un groupe récemment formé autour du duo originaire de l'Île de Wight, Rhian Teasdale et Hester Chambers deux jeunes femmes qui semblent juste sorties de l'adolescence – elles ont en fait 27 et 28 ans- notamment sur la pochette de l'album qui les montre de dos, se prendre par la taille comme deux collégiennes. Les deux amies de fac se partagent l'écriture des 12 chansons qui composent « Wet Leg » mais également les voix et les guitares.
Le point de départ de tout ce ramdam médiatique fut l'énorme succès – on en est à 5 millions de vues sur YouTube - de leur premier single, le déjà mythique « Chaise Longue » que l'on retrouve bien entendu sur cet album. Une batterie mitraillette en introduction, rejointe par une basse tendue et élastique comme un arc, voilà qui évoque furieusement le « Cannonball » des Breeders autre single imparable des 90's. La voix faussement désabusée, les explosions de guitares en jaillissements pré pubères, on trouve ici la recette parfaite du single indie-pop ultra accrocheur, frais et jouissif dans toute sa splendeur. Rajoutez-y des paroles qui font l'éloge de la sieste « Hey you over there / On the chaise longue in your underwear / … on the chaise longue / all day long » et l'affaire est pliée. Cependant, après quelques écoutes, l'aspect superficiel de la chanson se fait jour, au-delà de l'excitation du début. On la passera certainement dans des soirées où son énergie communicative fera mouche à coup sûr mais je doute que ce titre devienne le type de morceau inépuisable que sont les vrais chefs d'œuvre. Mais en tant que single, y'a pas à dire ça fonctionne.