J'ai attendu d'avoir l'album entre les mains avant d'écouter quoi que ce soit. Pourtant, depuis quelques jours, deux titres étaient en ligne et disponibles : « Alone » et « A Fragile Thing ». Je me suis bouché les oreilles.
Peut-être pour pouvoir découvrir l'album en entier à la première écoute, comme avant Internet. Une première écoute est toujours un moment particulier, surtout avec un groupe qu'on a tant aimé, qu'on aime tant, un groupe si important. Il faudrait pouvoir noter, graver dans le marbre les impressions d'une première écoute, les frissons, les déceptions, puisque plus jamais elles ne seront semblables.
Il faut dire qu'avec The Cure, depuis pas mal d'années, les déceptions ont pris le pas sur les frissons. Même avec un album tel que « Wish » (1992), pourtant un grand succès, il me semble que le compte n'y était pas. Il faut dire que succéder à « Desintegration » (1989), sommet absolu, n'était pas une mince affaire. Mais qui écoute encore aujourd'hui « Wild Mood Swing » (1996) ? Ou « The Cure » (2004) et « 4 :13 Dreams » (2008) ? Des disques pour rien. Bien sûr il y a eu « Bloodflowers » (2000) parfois encensé par la critique mais que je n'ai jamais vraiment aimé, rebuté par son côté forcé, brouillon, bruyant. Alors pensez, aujourd'hui en 2024, à l'annonce de ce « Songs Of The Lost World », 16 ans après le dernier, je ne peux qu'avoir peur d'une nouvelle déception, peur que plus jamais Robert Smith ne me fasse frissonner. Cependant quand il faut y aller, faut y aller. « Alone ».
Gilbert Sur 8 novembre 2024 à 19 h 06 min
Un chef-d'œuvre ! Je suis choqué par la beauté de ce joyau. Mon dieu que c'est beau. De la poésie musicale. Bien meilleur et plus sombre que le sublime album de Desintegration.